Les voitures électriques et hybrides occupent une place centrale parmi les véhicules respectueux de l’environnement. Ces véhicules, n’émettant pas ou très peu de bruit, contribuent à diminuer la pollution atmosphérique comme la pollution sonore. Grâce à leur discrétion en ville, les voitures électriques augmentent la perspective de vivre dans des villes calmes. Cependant, l’impact sonore des véhicules électriques peut-il être également source de danger ?
L’origine de l’impact sonore des véhicules électriques
L’impact sonore des véhicules électriques qui passent est occasionné en majeure partie par : le bruit dû au groupe motopropulseur et le bruit de roulement, ce dernier étant lié au contact des pneumatiques roulant sur la chaussée. Le bruit lié au contact du pneumatique et de la chaussée est moindre à basse vitesse. Celui-ci peut devenir plus important à une vitesse plus élevée.
Dans le cas d’un véhicule à motorisation classique, essence ou diesel, le bruit lié au groupe motopropulseur prédomine à faible vitesse et contribue donc à la pollution sonore en ville. Pour un véhicule à propulsion électrique (véhicule électrique, ou hybride en mode électrique), le bruit dû à la motorisation est faible, et le bruit de roulement est donc la principale composante sonore sur une large gamme de vitesses. À l’arrêt, ces véhicules présentent l’avantage d’être presque silencieux.
Quel impact à l’échelle du trafic ?
Les principaux coupables de l’élévation du niveau sonore de notre environnement sont les transports et plus particulièrement le trafic routier, qui représente à lui seul 61% des estimations de pertes d’années de vie en bonne santé dans la zone dense francilienne.
Les usagers apprécient le silence d’un véhicule électrique en zone dite “calme” comme un parking par exemple. Ce n’est pas le cas lorsqu’un véhicule électrique roule sur une autoroute. En imaginant une route sur laquelle circulent 50% de véhicules électriques et les 50% restants en thermique, la réduction sonore liée à la présence de véhicules silencieux sur le trafic représenterait une baisse de seulement 10 dB. Par rapport à un trafic classique, l’abaissement du bruit de quelques décibels serait à peine perceptible à l’oreille humaine. En réalité, les véhicules électriques représentent une minorité des véhicules présents sur le trafic routier. Ceci ne permet donc pas une réelle modification du bruit de la pollution sonore.
Faut-il augmenter l’impact sonore des véhicules électriques ?
Même si l’achat ou l’utilisation de véhicules électriques au quotidien font partie des solutions envisagées pour réduire le bruit ambiant des espaces urbains, il ne faut pas oublier que l’absence de bruit peut également être -en terme de sécurité- à l’origine d’un réel danger pour les individus.
En effet, les véhicules électriques sont silencieux. En tout cas plus silencieux que les voitures thermiques, jusqu’à une certaine vitesse. Cependant, nous avons pu observer que ceux-ci pouvaient engendrer d’autres problèmes liés à ce silence.
Les véhicules électriques ou hybrides roulant à une vitesse inférieure à 20km/h n’émettent pratiquement aucun son naturel. C’est la raison pour laquelle la législation européenne a imposé aux constructeurs l’installation de l’AVAS (Acoustic Vehicle Alert Systems). Les voitures électriques et hybrides possèdent ce dispositif afin de pallier l’absence de bruits de moteur. Ainsi cette solution permet d’alerter les usagers vulnérables de l’arrivée d’un véhicule électrique.
L’obligation pour les constructeurs d’installer ce type de dispositif est entrée en vigueur en juillet 2021. Cependant, nombreux sont ceux comme Renault, Kia ou Jaguar, qui n’ont pas attendu la date butoir pour le mettre en place dans leurs véhicules. Depuis 2019, le dispositif AVAS équipe déjà une majorité des véhicules électriques et hybrides neufs vendus dans l’Union Européenne.
Quel est le niveau sonore préconisé ?
Pour pouvoir être clairement entendus par les piétons et les cyclistes, les véhicules électriques et hybrides circulant à faible vitesse doivent donc émettre une alerte sonore comprise entre 56 décibels au minimum et 75 décibels au maximum, soit le niveau sonore d’une automobile embarquant un moteur thermique en circulation.
Vous l’aurez compris, l’excès mais aussi l’absence de bruit de trafic peuvent être la cause de différentes nuisances pour les individus en fonction des circonstances. Notre conseil suite à cet article ? Optez pour les véhicules électriques et assurez-vous que le vôtre émet un bruit perceptible à l’oreille même à faible vitesse !